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L’une comme l’autre ont une passion dévorante pour la couleur ; celle-ci anime leur vie et est l’essence même de leur expression artistique. Deux femmes battantes, ni l’une ni l’autre ne s’inscrit dans un mouvement féministe et, pourtant, elles vivent leur féminité à part entière, elles s’expriment librement et franchissent les limites imposées par la société, elles capturent notre regard sur les femmes au quotidien et dans leurs combats.
La jeune artiste béninoise, Moufouli Bello affectionne particulièrement la couleur bleue. Elle accorde un soin particulier dans le choix de ses pigments purs et peut parcourir des milliers de kilomètres pour s’approvisionner ! Ses peintures sont baignées d’une atmosphère bleutée qui la démarque des autres artistes. Elle s’exprime principalement au travers des dégradés de bleu, passant du bleu roi, turquoise au bleu plus clair et tendre. Elle l’utilise à profusion et à contre-emploi comme dans ses personnages bleutés, une manière de leurs donner une couleur universelle allant au-delà du clivage blanc et noir. Elle n’exclut pas pour autant d’autres couleurs éclatantes et soutenues en apport secondaire.
L’univers de Moufouli est un horizon bleuté.
Devenir une femme artiste à plein temps en Afrique est et reste un défi non des moindres ! Malheureusement, les Académies des Beaux-Arts sont encore bien trop rares et inaccessibles pour la plupart des artistes. Même si le monde de l’internet et les tutos sont des portes ouvertes sur les connaissances, fréquenter les Académies permet de se confronter à ses pères, croiser les approches avec des collègues… A contrario, l’Afrique privilégie la transmission des aînés aux jeunes générations. C’est une tradition ancestrale qui se perpétue de nos jours et est fort appréciable, comme le pratique les aines au Bénin : Dominique Zinkpe, Charly D’Almeida. Cela offre non seulement un éveil aux arts mais également un réseautage fort précieux.
Un autre défi important est le rôle prépondérant dans lequel on cantonne les femmes ; la gestion du foyer et l’éducation des enfants ! Développer sa propre carrière artistique, voyager, exposer n’est pas aisé. Cela change petit à petit, plutôt dans les grandes villes, mais le chemin restant à parcourir semble parfois encore énorme !
Moufouli Bello peint essentiellement un univers féminin. Ses tableaux nous présentent des femmes africaines dans des tenues traditionnelles, avec des drapés aux motifs colorés. Elle s’attarde aussi sur le quotidien des femmes et, comme un clin d’œil à tout un chacun, elle aime y introduire une allusion, un message, une réflexion à méditer. C’est sa touche féminine œuvrant pour plus d’égalité, de respect envers les femmes.
Une artiste dynamique, exigeante avec elle-même à suivre sur son parcours international !
Huguette Liégeois est certainement une des figures majeures de l’art féminin du XXème siècle en notre belle province du Luxembourg.
L’exposition qui a eu lieu à Neufchâteau en Belgique a le privilège de nous avoir dévoiler 60 œuvres sur un total de 100 léguées par l’artiste à sa commune de Neufchâteau. A travers les couloirs et les pièces d’une ancienne maison de retraite, l’on a pu découvrir des objets personnels, des croquis, les épreuves de vitraux et de nombreuses peintures, ainsi qu’un catalogue retraçant la vie de l’artiste.
On peut souligner le travail remarquable de l’équipe de bénévoles qui ont conçu cette exposition.
La couleur est une passion qui illuminait sa vie de toute part. Son expression artistique est marquée par des couleurs intenses et vives. Elle utilisait la couleur comme élément majeur dans ses compositions, que ce soit en peinture, dans les vitraux ou dans ses projets de décoration. Elle pouvait passer un temps incalculable à la recherche d’un assemblage, d’une nuance, d’une teinte de verre souhaitée. De son atelier à son intérieur, les couleurs fusaient de toute part jusqu’à la teinture de ses cheveux qu’elle ne confiait pas à l’industrie chimique mais qu’elle élaborait à partie d’IFF ( les baies de l’arbre dénommé If), cela lui donnait une tonalité rayonnante, unique et incomparable !
Elle était subjuguée par les traditions et les couleurs africaines. Sa rencontre avec le roi régent d’Aného au Togo, Lawson Body Latévi fut un beau moment d’échange et de partage !
Huguette n’était pas un oiseau à mettre en cage ! Il faut se remettre dans le contexte de l’époque, courant des années 1950 où les femmes artistes étaient cantonnées à des travaux mineurs ! Une jeune fille au cœur des Ardennes décide de faire l’école des Beaux-Arts à Bruxelles ! Elle présentera ses œuvres à l’Exposition Universelle de 1958 à Bruxelles et continuera son parcours de créations à travers la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg.
Inutile d’imaginer la figer dans une expression ou un courant artistique. Elle se voulait et était une femme libre. Son expression pourrait par moment être définie comme surréaliste, par exemple avec ses toiles aux yeux éparpillés, scrutant le monde… Elle affectionnait tout autant une expression figurative avec ses personnages élancés aux mains fines et élégantes. Elle a exploré différentes formes d’expression comme le dessin, l’aquarelle, la peinture, la tapisserie, l’art du vitrail et du fer forgé qu’elle élaborait avec son ami Paulin Bouvy, compagnon ferronnier d’art.
Un parcours de femme remarquable qui aura marqué l’art belge.
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